Wednesday, 17 July 2013

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MERCREDI 30 AVRIL 2008

Agrocarburants : "Crime contre l'humanité"

Les agrocarburants sont accusés d'exacerber la crise alimentaire
Mise à jour du 15 avril 2008Les biocarburants sont élaborés à partir de graisses et de sucres tirés de végétaux comme le blé, le colza, le maïs ou la betterave, qui sont également cultivés pour l'alimentation.

C'est une dénonciation sans appel : "La fabrication de biocarburants est aujourd'hui un crime contre l'humanité" Jean Ziegler, le rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation, accuse les pays développés d'être responsables de l'importante inflation qui touche les denrées alimentaires. Une flambée des prix qui a entraîné des "émeutes de la faim" à Haïti et dans plusieurs pays d'Afrique et d'Asie.

Le rapporteur spécial vise plus particulièrement la politique de subventions aux cultures destinées aux biocarburants mise en place par les pays développés. "Quand on lance, aux Etats-Unis, grâce à 6 milliards de subventions, une politique de biocarburant qui draine 138 millions de tonnes de maïs hors du marché alimentaire, on jette les bases d'un crime contre l'humanité pour sa propre soif de carburant", explique-t-il dans une interview au quotidien Libération. Plus rentables parce que subventionnées, les cultures destinées à la fabrication de biocarburants tendent à remplacer les cultures alimentaires, provoquant une raréfaction de produits de base comme le maïs, et donc une augmentation des prix.

Les futures générations de biocarburants devraient utiliser des résidus – fanes ou pailles – de ces aliments, mais ils sont encore loin d'être prêts techniquement.
Plusieurs dirigeants européens, dont le chef du gouvernement italien Romano Prodi, ont dénoncé le fait que les cultures destinées à la fabrication de biocarburants bénéficient d'aides importantes. Une position soutenue par la Grande-Bretagne, qui demande la suppression de ces subventions.
L'Union européenne prévoit de porter à 10 % la part de biocarburants utilisés dans les transports dans le cadre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'Agence européenne de l'environnement avait recommandé une suspension de cet objectif vendredi 11 avril ; une éventualité démentie par le Commissariat à l'environnement lundi 14...


[Première parution du 4 février 2008]Comment a-t-on pu s'engager aussi rapidement dans la production d'agrocarburants ? C'est la question qu'ont fini par se poser, un peu interloqués, les quelque cinquante chercheurs et experts participant à un séminaire sur "Agrocarburants et développement durable" organisé à Grenoble par le service de la recherche du ministère de l'écologie.


En 2003, les principaux pays occidentaux ont engagé des plans ambitieux de développement des agrocarburants. Depuis lors, les études se sont succédées qui, pour l'essentiel, en ont démenti l'intérêt environnemental. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'ONU, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et la Chambre des communes britannique ont produit des rapports à la tonalité critique, ainsi que nombre d'articles scientifiques. 

"Les études de bilan énergétique des filières présentent des écarts gigantesques", a souligné Jean-Christophe Bureau, de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). On va ainsi d'un gain de onze unités d'énergie produites pour une consommée dans la chaîne de production des agrocarburants, à une perte de seize unités ! "L'analyse globale de ces études, a poursuivi M. Bureau, conduit à conclure que le coût de la tonne de rejets de CO2 évitée (par substitution aux hydrocarbures d'origine fossile) est bien supérieur à ce qui est recommandé." Il atteint 300 euros pour l'éthanol d'origine végétale, quand le prix de référence en France est de 25 euros.

L'impact environnemental du développement projeté des agrocarburants est notable. En Europe, il se ferait par mise en culture des jachères. "Or de nombreuses espèces de plantes ou d'oiseaux sont déjà en situation précaire. Les mesures de protection ont beaucoup bénéficié des jachères, a indiqué Serge Muller, de l'université de Metz. Le développement des agrocarburants est incompatible avec l'engagement international qu'a pris la France de stopper l'érosion de la biodiversité en 2010."

Des résultats surprenants sont apparus. Ainsi, en raison d'une mauvaise combustion, certains agrocarburants pourraient conduire à une augmentation des émissions de polluants atmosphériques, comme le protoxyde d'azote. De même, du fait que le colza absorbe mal l'engrais azoté, son développement en culture énergétique risque de provoquer une augmentation des pollutions de l'eau.

Quant aux agrocarburants dans les pays tropicaux, s'ils présentent des rendements énergétiques bien meilleurs (notamment la canne à sucre), leur développement se produit en partie par la déforestation. La concurrence avec les cultures alimentaires peut aussi être nuisible aux plus pauvres, en poussant les prix alimentaires à la hausse. En revanche, bien conduite, l'utilisation de la biomasse pourrait fournir des emplois aux paysans du Sud, qui en manquent cruellement, a souligné l'économiste Ignacy Sachs.

En fait, le développement des agrocarburants a été largement motivé par la volonté de soutenir les céréaliers, mis à mal des deux côtés de l'Atlantique par la baisse des subventions. "Quand la décision a été prise en 2003 en France de lancer le plan, dit Claude Roy, coordonnateur interministériel pour la biomasse, on n'a pas mesuré tous les impacts sur les marchés agricoles ou sur la biodiversité. Mais ces molécules sont aussi utiles pour la chimie : la vraie logique, c'est d'aller vers la chimie verte."

Il reste que, concernant la prévention du changement climatique, les agrocarburants semblent d'un intérêt limité. "Le meilleur moyen est en fait de diminuer la consommation d'énergie", a résumé Patrick Criqui, de l'université de Grenoble. Une autre conclusion du séminaire a été la faiblesse des outils d'évaluation environnementale, sociale et économique, qui conduit les politiques à prendre des décisions mal informées. 


Sources : Le Monde - Crédit photo : politis
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La "réalité augmentée" au Futuroscope

L'assistance virtuelle veille et vous suit à la trace

Rêve pour certains, cauchemar pour d'autres, la "réalité augmentée" devrait devenir effective d'ici une dizaine d'années. Mais, dès 2008, ses premières applications grand public apparaîtront. C'est en tout cas l'espoir de Valentin Lefevre et Bruno Uzzandes, fondateurs, à Suresnes (Hauts-de-Seine), de l'entreprise Total Immersion. Depuis sa création, en 2000, cette société française a levé plus de 6 millions d'euros grâce à une idée prometteuse : intégrer des informations virtuelles dans les décors réels qui nous entourent.
L'affiche d'un nouveau film collée sur un mur ? Un clic sur le téléphone mobile pour la prendre en photo, et presque aussitôt, la bande-annonce défile sur l'écran. Le cliché d'un monument historique ? Des informations touristiques apparaissent. La porte d'un immeuble, et c'est la liste des habitants avec leur numéro de téléphone qui s'inscrit. Le temps de taper une adresse, et voici le plan du parcours pour y accéder, transports publics compris... Ainsi, la découverte autonome d'une ville inconnue devient aussi confortable qu'avec un guide humain. L'assistance virtuelle veille et vous suit à la trace.
En partenariat avec Alcatel Lucent, Total Immersion, qui emploie 50 personnes et a ouvert une filiale aux Etats-Unis, travaille sur l'utilisation du téléphone mobile, futur sésame permettant de développer toute une gamme de services nouveaux. Le principe consiste à utiliser les images captées comme clé d'accès aux informations pertinentes stockées à distance sur des ordinateurs. Dans le cas de l'affiche de cinéma, la photo est reconnue par un logiciel d'identification ; en retour, la bande-annonce est adressée au téléphone mobile.
Parmi les applications potentielles figurent bien sûr celles liées à la publicité, que celle-ci soit affichée dans la rue, dans une galerie marchande... ou dans un magazine. Une simple photo dans un journal suffit pour donner accès à des informations dont l'affichage peut être saisissant. Avec le logiciel développé par l'entreprise, D'Fusion, elles se superposent aux images réelles. Ainsi, en braquant le téléphone mobile sur un journal, une voiture en trois dimensions pourra surgir au milieu de la page visionnée à travers l'écran. Le système permettra même d'interagir avec la scène. Poser le doigt sur une zone précise de la photo permettra, par exemple, d'accéder aux caractéristiques techniques de l'objet vanté ou à ses principaux points de vente.

La réalité augmentée part du réel
"Les animaux du futur" au Futuroscope
On connaissait la réalité virtuelle voici donc une nouvelle technologie. En quoi diffère-t-elle ? La réalité virtuelle vous plonge dans un univers complètement fictif et vous coupe du réel.

À l'inverse, la réalité augmentée part du réel et un ordinateur vient ajouter des éléments qui n'existent pas. C'est le cas au Futuroscope. Quand le spectateur regarde dans ces jumelles, il voit un écran. Le décor véritable qui lui fait face est filmé en direct et diffusé sur cet écran. Puis un PC surpuissant vient ajouter, en temps réel, des images d'animaux du futur. Le sentiment d'immersion est alors impressionnant.

Avec "Les animaux du futur", le parc du Futuroscope affirme réaliser une première mondiale : l'utilisation à des fins ludiques de la réalité augmentée. Mais d'autres applications sont déjà existantes ou en cours de développement.

Bien sûr, l'industrie militaire a déjà utilisé cette technique, notamment pour les cockpits d'avions de chasse. Mais elle peut aussi servir à sauver des vies. Elle permet à des chirurgiens qui travaillent à l'aide d'une caméra endoscopique de visualiser sur un écran tous les organes du patient, y compris ceux que la caméra introduite dans le corps ne peut filmer. Ils auront alors une vision plus réaliste du champ opératoire. Dans l'industrie automobile, la réalité augmentée peut servir à simuler des crashs tests à moindre coût.

En France, depuis 1999, la société Total Immersion travaille au développement de la réalité augmentée. Avec son logiciel D'Fusion, elle développe de nouvelles expériences. C'est à elle que le Futuroscope s'est adressé pour élaborer son attraction.

Pour comprendre une des applications possible de la réalité augmentée, vous pouvez aller sur le site les animaux du futur. Une petite expérience vous sera proposée. Il suffit d'imprimer un papier représentant l'ombre d'un des animaux. Si vous placez ce dessin devant la webcam de votre ordinateur, l'animal apparaîtra alors en 3D sur l'écran. Trop fort !




Expérience de réalité Augmentée au Futuroscope
Source : Le Monde Sciences & Environnement & OF - Crédit photo : Total Immerssion - Crédiit vidéos : Google-YouTube & Total Immersion : D'Fusion & Un reportage de Villages TV sur DayliMotion

Facebook : Préserver son intimité

Rejoindre le réseau et... préserver son intimité
Mise à jour du 28 mars 2008
Une faille donnait accès à des photos privées
Cela se confirme : les réseaux sociaux ne sont pas des endroits très sûrs. Un informaticien a pu accéder très facilement aux photos privées postées par des membres de Facebook, bien que celles-ci aient été « taggées » pour n'être accessibles que par des amis. Et ce, bien que le site américain ait renforcé sa politique en matière de sécurité et de confidentialité au début du mois.

En utilisant le processus indiqué par l'informaticien, l'Associated Press a même pu accéder à l'album personnel de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook. Ou encore aux photographies privées de Paris Hilton.

Brandee Barker, porte-parole de Facebook, s'est exprimée dans un communiqué qui se voulait rassurant : « Nous prenons très au sérieux la confidentialité des données personnelles de nos membres, et nous continuons à apporter des améliorations au site ». Ce bug informatique aurait été corrigé depuis.

Ce n'est pas la première fois qu'une brèche expose la vie privée des membres de réseaux communautaires. En janvier dernier des pirates proposaient 17 Go de photographies dérobées sur MySpace, grâce à une faille de sécurité, corrigée aujourd'hui.

Source : 01net


Vous aussi vous souhaitez rejoindre Facebook.
Au moment de passer à l'action, deux ou trois conseils s'imposent pour conserver un peu d'intimité.


Le site va s'enquérir de vos opinions politiques et religieuses ou de vos préférences sexuelles, de vos goûts musicaux ou littéraires, des écoles que vous avez fréquentées et de vos employeurs successifs. Tous renseignements que, dans l'euphorie de l'inscription, vous fournirez d'autant plus volontiers que cela se fait vite, qu'un ami (dont vous ignorez s'il a, lui, donné ce genre d'informations) vous a parrainé, et que les réseaux sociaux perdent beaucoup de leur intérêt si personne ne s'y dévoile.


Il est possible de ne pas remplir ces cases ou de fournir des renseignements fantaisistes (sauf pour l'adresse électronique, qui est vérifiée), mais ce sera au détriment de votre visibilité sur le réseau : la plupart de vos interlocuteurs ne vous reconnaîtront pas si vous prenez un pseudonyme et vous prendront pour un fâcheux. Il vaut mieux ouvrir deux comptes : l'un très ouvert pour recruter, l'autre plus fermé pour compter ses vrais amis.
Facebook propose de fouiller de lui-même dans le carnet d'adresses de votre compte de courrier électronique pour vérifier si vos correspondants sont déjà inscrits sur le réseau. Il tisse ainsi la toile de vos relations : le graphe social. Un conseil : réfléchissez aux amitiés que vous êtes prêts à avouer. Votre employeur ne sera pas forcément ravi de constater que vous avez des contacts dans l'entreprise concurrente ; votre conjoint risque de tiquer en découvrant que vous discutez toujours avec votre "ex"...
Les amis que vous aurez retrouvés vous inviteront à partager vos passe-temps communs en entrant dans un groupe. Songez, néanmoins, que vos relations ne sont pas toujours compatibles entre elles : le voisinage peut être délicat entre le groupe "pour que Clara Morgane refasse des films pour adultes" auquel vous a convié un vieux copain de régiment, le groupe "issu de bonne famille" dans lequel votre beau-frère vous a coopté, et celui de votre association professionnelle.
Vos "amis" vous proposeront de passer des heures (sur votre lieu de travail) à vous mesurer au Scrabble, à lancer des moutons, à mesurer à quel point vos goûts musicaux se sont éloignés. Et ils publieront sans votre autorisation des photos et des vidéos plus ou moins graveleuses, sur votre page d'accueil, au vu de tous.

Si vous ne précisez pas le contraire, votre profil sera accessible à tous les inscrits. Pour y remédier, il faut cliquer sur "privacy" (en haut à droite de la page d'accueil) et modifier les options en restreignant la diffusion des informations à vos amis. Cela implique d'être très sélectif dans vos choix (au risque de paraître "sous-socialisé" face à vos relations, qui auront dix fois plus d'"amis" que vous), car chacun sera alors informé de tout ce que vous faites sur Facebook : dès que vous vous connectez apparaît sur la page d'accueil un historique de l'activité en ligne des membres de votre communauté d'amis (messages, personnes recherchées, photos regardées, groupes rejoints ou rejetés, amitiés refusées, modifications de votre profil, etc.). Là encore, un passage par la page "privacy", chapitre "news feed", permet de résoudre le problème.
Facebook vend aux publicitaires les données qu'il a collectées sur vous et vos relations. Mieux : si vous l'avez accepté, son système Beacon informe vos amis des achats que vous avez effectués sur des sites comme Amazon, Sony ou eBay. La justice américaine, elle, utilise de plus en plus ce qui est publié sur ces sites comme preuves devant les tribunaux. 

Source : Le Monde Technologies - Crédit photo : meredith.wolfwater

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Google : "La face cachée"

Ippolita, groupe de recherche interdisciplinaire de la philosophie à l'informatique
Cet ouvrage du collectif italien Ippolita, paru aux Editions Payot en mars 2008, est un essai critique, une analyse à la fois technique et sociologique des limites de la toute puissance de Google, de ses secrets, des raisons de son succès.

Les auteurs démontrent que sa domination entraîne des conséquences sociales, culturelles, et en matière de gestion des savoirs.

Comment Google attire à lui les meilleurs, pas forcément pour les bonnes raisons ? Comment le moteur a imposé sa vision de la simplicité ? Comment sa rapidité cache des filtres qui réduisent le champ des connaissances ? Morceaux choisis publiés par Le Journal du Net.

Perfectionner la stratégie de l’accumulation

Entre les parties de hockey et de volley, les chiens qui courent à travers tout le campus-entreprise et dans les couloirs, les réunions autour d’une table de ping-pong, il est difficile de s’ennuyer. Comme il n’est pas facile de recruter des nouveaux collaborateurs qui soient en mesure d’améliorer encore ce genre d’atmosphère, Google s’est distingué par ses trouvailles ingénieuses en termes de recrutement. La plus curieuse est sans doute le test lancé en juillet 2004 : dans quelques stations de métro de la ville de Cambridge, dans l’État du Massachusetts (USA), et le long de l’autoroute 101 en Californie, sont apparus d’énormes panneaux blancs portant cette inscription...
Du brand-indentity à l'interface participative
Il n’y a pas de véritable navigation sur la page de Google : les différentes composantes d’une page ont un sens fonctionnel. Elles servent à accéder à des services, pas à conduire l’utilisateur sur un chemin ; leur usage crée des comportements qui font très rapidement partie d’une routine de recherche, au point de sembler instinctifs après peu de temps. L’interface du moteur de recherche est conçue de telle sorte que l’usage, la dynamique de fonctionnement et les attentes de l’utilisateur (d’un utilisateur générique) se répètent ; ainsi, même après avoir emmagasiné et digéré les "personnalisations" de l’utilisateur, les pratiques de recherche restent fondamentalement identiques, au point qu’on peut parler d’un outil "universel"...
Les filtres sur les algorithmes : banques de données préfabriquées et contrôle des utilisateurs
De cette manière, Google peut fournir des résultats aux interrogations en des temps exceptionnellement courts. Toutefois, la recherche est aussi peu transparente qu’elle est rapide, c’est-à-dire pas du tout cohérente avec l’ensemble des données présentes sur la portion de réseau indexé. En d’autres termes, les résultats de la recherche seront obtenus rapidement pas seulement grâce à la puissance de calcul disponible, mais aussi et surtout parce que les filtres permettent de réduire le bassin d’informations où l’on puise...
Source : Le Journal du Net - Crédit photo : Éditions Payot

Wikipedia : 10 millions d'articles

Wikipédia fête son dix millionième article
Mise à jour du 1er avril 2008
« C'est incroyable de penser que nous sommes passés d'un seul Wikipedia écrit en anglais à des Wikipedias disponibles dans plus de 250 langues. Nous n'aurions jamais pu imaginer en 2001, au début de l'aventure, que nous aurions pu atteindre 10 millions d'articles si rapidement », se félicite dans un communiqué Jimmy Wales, le fondateur de Wikipedia.

Les membres de la fondation Wikimedia, qui promeut et soutient la croissance et le développement de l'encyclopédie collaborative, ont d'autres raisons de se réjouir. Ils viennent bénéficier d'un don de 3 millions de dollars de l'Alfred P. Sloan Foundation. Cet argent viendra financer notamment la fonction « flagged revisions » (correction avisée) destinée à permettre aux utilisateurs expérimenté « de mesurer, de manière publique et transparente, la qualité des articles - en fait de fonctionner comme une sorte de label », indique l'association philanthropique sur son site sans plus de détail.


Le succès est là, de plus en plus dérangeantLe point de vue de Bertrand Le Gendre, éditorialiste, publié par Le Monde du 16 mars 2008 qui résume assez bien l'ensemble des informations détaillées dans la Rubrique Wikipedia de Squewel.

Les critiques pleuvent sur Wikipédia tandis que son audience s'accroît. Quelque 625.000 articles sont désormais disponibles en français, rédigés par 360.000 volontaires (par comparaison, l'Encyclopædia Universalis propose 30.000 entrées). Ailleurs dans le monde, la popularité de Wikipédia ne se dément pas non plus. Chaque mois, ce sont 220 millions de visiteurs uniques qui s'y réfèrent, dans 250 langues, amendant, s'il le faut, les 9 millions de notices existantes.


Chacun peut apporter son écot à cette utopie raisonnée, sous l'oeil vigilant de tous : tel est son principe fondateur. Avec la conviction que la lumière jaillira de cette aventure collaborative, plus sûrement que d'un débat entre experts. Le succès est là, de plus en plus dérangeant. C'est vers Wikipédia que pointent tous les moteurs de recherche - Google, Yahoo!... - souvent comme premier choix. Faut-il s'en inquiéter ou s'y résoudre ? Faut-il brûler Wikipédia ou au contraire tenter d'en tirer parti ? 

Décontenancés, les lettrés s'alarment pour la science et la raison. L'Institut national de recherche pédagogique a recensé vingt-deux motifs de se méfier de Wikipédia, parmi lesquels : "Les contributeurs sont au mieux des amateurs, au pire des perturbateurs." "Les sources sont rarement indiquées, le contenu n'est pas vérifiable."

Des sites exclusivement voués à la dénonciation de Wikipédia ont vu le jour : wikipedia-watch.org aux Etats-Unis, wikipedia.un.mythe.org en France. A en croire ce dernier, Wikipédia est "un projet anarchiste (...) entre les mains d'un gang". A peine plus mesuré, l'écrivain et journaliste Pierre Assouline parle dans la revue Le Débat de "démagogie ambiante, qui consiste à dire aux gens : "Vous êtes des encyclopédistes si vous le voulez.""

Les inventeurs de Wikipédia se moquent des critiques, ils croient en leur mission. C'est ce que ne cesse de répéter son cofondateur (en 2001), l'Américain Jimmy Wales : "Imaginez un monde où chaque individu peut accéder gratuitement à la totalité des connaissances de l'humanité. C'est ce que nous voulons faire."

Ces accents prophétiques indisposent les savants. Ils maudissent ces électrons libres qui croient au darwinisme intellectuel plus qu'aux savoirs établis et ne respectent même pas le b.a.-ba du métier. "N'hésitez pas à être audacieux", recommande Wikipédia à ses contributeurs. "Tout n'a pas à être parfait du premier coup" (puisque les articles que les internautes rédigent sont modifiables). On n'avait pas connu une telle mobilisation, une telle émotion du monde instruit depuis L'Encyclopédie de D'Alembert et Diderot (1772), accusée elle aussi de déposséder les "maîtres" de leur pouvoir. Ce parallèle invite à la prudence et au pragmatisme, plutôt qu'à la défense d'une corporation. Wikipédia est-elle fiable ? C'est pour l'internaute la seule question qui compte.
Contrairement à une idée répandue, la réponse est plutôt oui. Une étude de la revue Nature l'a comparée en 2005 à l'Encyclopædia Britannica. Sur quarante-deux sujets scientifiques retenus, Wikipédia avait commis 162 erreurs ou omissions, la Britannica 123.

En décembre 2007, Wikipédia a marqué un nouveau point contre ses détracteurs. Le magazine allemand Stern a publié les résultats d'une enquête portant sur cinquante articles piochés au hasard dans Wikipédia, version allemande, et dans l'édition en ligne de l'encyclopédie Brockhaus, dont l'accès est payant. Exactitude, clarté, exhaustivité, actualisation : le cabinet indépendant chargé de l'enquête a tout passé au crible. Dans 43 cas sur 50, Wikipédia l'a emporté.

Une étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT) confirme ce résultat. Elle montre qu'une obscénité introduite intentionnellement dans Wikipédia est "nettoyée" en moins de deux minutes par les wikipédiens. Ce qui ne veut pas dire que toutes les erreurs ou malveillances qui y figurent disparaissent aussi vite. En général, l'internaute de passage a intérêt à se méfier des articles récents, les moins retravaillés.

Wikipédia mène une guerre sans merci contre les provocateurs, les vandales et autres perturbateurs, qu'elle appelle les trolls. Un combat toujours recommencé dont sont chargés, chacun avec un rôle précis, les cadres bénévoles de Wikipédia, "administrateurs", "arbitres", "patrouilleurs" et "wikipompiers". Injures, manipulations, publicités déguisées, propagande... rien n'est censé leur échapper. Les utilisateurs eux-mêmes sont invités à dénoncer ces hérésies, pour correction immédiate. Ici des liens politiques ajoutés, en pleine campagne municipale, à l'article sur Troyes. Là, dans la notice sur le hockey sur glace, "des modifications qui apparaîtront sensées au lecteur non averti". Ailleurs des "blagues adolescentes". La faute est souvent bénigne et involontaire, quelquefois révoltante et délibérée.

Au fur et à mesure que sa popularité augmentait, Wikipédia s'est dotée de règles plus strictes, d'outils de contrôle plus performants. Des articles ont été "gelés" par la Wikimedia Foundation, la tête de pont de la cyberencyclopédie en Floride : Hitler, Bush... Ils aimantaient trop les trolls.
Mieux, un WikiScanner permet aujourd'hui de repérer quel ordinateur a opéré une modification, donc à quelles fins. Wikipédia s'est ainsi aperçu qu'un employé de la municipalité de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) avait effacé de l'article consacré au maire, Patrick Balkany (UMP), certaines données désobligeantes.

Sous le feu des critiques et de la concurrence, Wikipédia évolue. Des projets d'encyclopédies contributives et gratuites voient le jour, dont les auteurs, à la différence de ceux de Wikipédia, sont des spécialistes dûment identifiés : Citizendium et Knol (Google), par exemple, aux Etats-Unis. Attentive à cette concurrence, la présidente de la Wikimedia Foundation, une agronome de 39 ans, la Française Florence Devouard, a annoncé que bientôt certains articles, considérés comme sûrs, ne seront plus modifiables.

La bataille continue pourtant de faire rage entre ceux qui accusent Wikipédia d'encourager les élèves et les étudiants à "copier-coller" et ceux qui saluent dans Wikipédia l'émergence d'une nouvelle écologie de la connaissance, à laquelle il vaut mieux préparer les jeunes générations plutôt que de diaboliser son succès.

Source : Le Monde

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Anorexie : Table familiale

Le repas, lieu relationnel primordial, peut être un symptôme d'alerte
Anorexie et boulimie, deux versants d'un même trouble. La première, précédant souvent la se­conde, ne cessent de progresser chez les jeunes filles. Même si l'anorexie a toujours existé, de Catherine de Sienne à Élisabeth d'Autriche ou, plus près de nous, la philosophe Simone Weil, décédée prématurément à l'âge de 34 ans.
Bien des hypothèses ont été for­mulées pour expliquer ces dé­sordres du comportement alimentaire, aux répercussions très sévères tant physiques que psychiques. Tout récemment, pour expliquer ce raz de marée, la mode et ses défilés de modèles aux silhouettes exagérément filiformes ont été pointés du doigt. Ils contribuent, en effet, à faciliter cette forme d'expression chez des jeunes filles vulnérables, voire même à la justifier, l'extrême minceur étant socialement valorisée.

Une étude américaine publiée dans une revue spécialisée de pédiatrie et de médecine de l'adolescent pointe également le fait que d'avoir très peu de repas familiaux en commun est un facteur facilitateur. Selon l'équipe de Diane ­Neu­martk-Sztainer, épidémiologiste et non pas psychiatre, à l'univer­sité de Minnesota, à Minneapolis, les très jeunes filles qui partagent plus de cinq fois par semaine la table familiale auraient par la suite moins tendance à se jeter dans des régimes draconiens, à se faire vomir ou à avoir recours à des pilules pour maigrir, des diuré­tiques ou des laxatifs.

En revanche, ceci n'est pas confirmé chez les garçons de même âge. La valeur protectrice des repas familiaux n'apparaît pas. L'équipe a formulé ces conclusions après avoir suivi 2.516 adolescents de 31 écoles durant cinq ans. Les raisons de la différence entre garçons et filles ne sont pas très claires pour ces chercheurs qui incitent cependant les professionnels de santé à mettre l'accent auprès des familles américaines sur l'importance des repas pris en commun. Et non pas en solo en regardant la télévision ou en étant sur écran vidéo chacun dans son coin, ou encore en vitesse dans un fast-food comme cela est très souvent le cas. Rappelons qu'aux États-Unis, il y aurait sept millions de jeunes femmes anorexiques.

«Les Américains redécouvrent la clinique», ironise le Pr Maurice Corcos, chef du service de psychiatrie de l'adolescent à l'Institut mutualiste Montsouris en commentant les résultats de cette étude. «Nous savons bien depuis longtemps que la table c'est également un lieu relationnel, un lieu d'échange où l'affectivité est primordiale.» Le fait de ne plus pouvoir partager les repas avec ses proches est un symptôme d'alerte que les parents doivent savoir repérer et décoder. L'adolescente se sent tellement persécutée par la nourriture qu'elle fuit la table familiale.
«Car la question est bien celle du partage dans le repas, du désir, et en amont de qui décide et pré­pare le désir familial», analyse ce psychiatre dans un ouvrage passionnant. La nourriture maternelle, la jeune patiente la récuse comme elle refuse la nourriture affective et effective qui vient de cette mère.

En revanche, très vite, elle se montre insistante pour préparer elle-même les petits plats qu'elle offre à sa famille. «Car la problématique principale de l'anorexique, c'est celle de qui décide. Et de quoi», résume le Pr Corcos.

Quant à la différence entre les filles et les garçons mise en évidence dans cette étude, il est bien évident que le lien du corps du garçon avec celui de la mère n'est pas le même que pour les filles. Rappelons que neuf filles sont victimes de ce désordre alimentaire pour un seul garçon 


Source : Le Figaro - Crédit photo : amha

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Données privées : 6 mois

Les moteurs de recherche ne devraient pas détenir des données privées au-delà de 6 mois...

Mise à jour du 9 avril 2008Depuis plusieurs semaines, la rétention des données personnelles par les moteurs de recherche est au centre de nombreux débats. Ces données sont collectées (à l’insu de l’internaute) lors d’une recherche, d’un visionnage de vidéo, d’un achat, etc. Après la publication d’une étude aux résultats effrayants et une proposition de loi d’un parlementaire américain, c’est désormais l’Union Européenne qui se prononce sur le sujet.

D’après les Echos, un texte adopté à l’unanimité par les 27 pays de l’UE prévoit de réduire à 6 mois la durée de rétention des données personnelles collectées par les moteurs de recherche. La durée actuelle varie de 12 à 18 mois selon les moteurs (13 mois pour Yahoo, 18 mois pour Google, par exemple).

Rappelons que d’après l’étude de Comscore, Yahoo récupère en moyenne 2.520 données uniques par visiteur en un mois. Dorénavant, ces fameuses données devront être supprimées au bout de 6 mois, ou conservées de manière anonyme.

Alex Türk, président de la CNIL, a invité les moteurs de recherche à demander le consentement de leurs utilsateurs s’ils souhaitent "enrichir les profils des internautes avec d’autres données extérieures". Les 17 et 18 avril prochain, il participera à la Conférence européenne des commissaires à la protection des données, à Rome. A cette occasion, il pourra sans doute échanger quelques idées avec ses homologues allemands, qui préconisent d’abaisser la fameuse durée de rétention à 3 mois, pas plus !

La réponse de Google, récemment distingué par un Big Brother Award France, n’a pas tardé. Peter Fleischer, conseiller spécialiste de la vie privée chez Google, estime qu’il faut « prendre en compte le besoin de fournir des produits et services de qualité pour les utilisateurs, comme des résultats de recherche précis (...) ».... On est donc rassuré, Google pense d’abord aux internautes, et pas du tout aux milliards de dollars que lui rapporte la publicité ciblée...

Source : Écrans



Première publication du 15 septembre 2007Google souhaite proposer un standard relatif à la protection des données privées
Devant les membres de l'UNESCO réunis à Strasbourg, Google a proposé la création d'un standard international, inspiré d'un modèle asiatique, pour la protection des libertés individuelles sur Internet. Décrié, le groupe américain soigne son image.

Longtemps critiqué pour sa politique de conservation des données personnelles, Google s'offre depuis quelques mois une virginité en multipliant les initiatives. Le géant de Mountain View a ainsi décidé en mars dernier un grand ménage dans sa politique de logs. Aujourd'hui, Google veut aller plus loin et souhaite proposer un standard mondial de protections des données sur Internet. 

Face à des législations variables entre les pays, le moteur de recherche voudrait l’instauration d’une seule règle. Pour le moteur, il convient de modifier les lois actuelles : elles ne sont plus adaptées à l’environnement de l’Internet qui «brasse une quantité énorme d’informations». «Trois quarts des pays n’ont pas de réglementation claire», déplore Google. 

Et pour appuyer la nécessité d’une uniformisation, Google a un exemple tout prêt. «Chaque fois qu’une carte de crédit est utilisée pour une opération en ligne, les données peuvent transiter par six ou sept pays», explique Peter Fleisher. La peur de Google est que le manque de protection des données dans certains pays fasse fuir les internautes. Une perte de confiance que veut éviter la firme qui a elle toute seule balaie des dizaines de services Web. 

Le moteur de recherche propose de partir d’un accord adopté en 2004 par les gouvernements de l’APEC, une organisation intergouvernementale visant à faciliter les échanges et l'investissement de la région Asie-Pacifique. Une idée directrice a été mise en avant: prévenir tout individu quand ses données transitent par la Toile.

En demandant cette règle commune — des discussions auraient déjà eu lieu avec des pays européens dont la France, Google tente de reprendre la main et d’améliorer son image alors que le moteur de recherche a été fortement critiqué ces derniers mois par l’Union européenne pour sa politique de conservation des données. Google est resté sous le feu des attaques de certains groupes, et se retrouve une nouvelle fois dans le collimateur des défenseurs de la vie privée avec Google Street View.

Source : Google Actualités & 20minutes - Crédit photo : guim

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Universités : Rentrée 2008

Les nouveautés adoptées dès octobre
Un seul portail pour s’inscrire partoutBonne nouvelle pour les lycéens ! Ils vont enfin pouvoir gérer l’ensemble de leurs candidatures dans le supérieur via un seul dossier sur le Net. C’est le portail unique, expérimenté dans une poignée de régions en 2007 et étendu cette année à 24 académies sur 30. Il sera généralisé à l’ensemble du territoire en 2009. Les notes et appréciations sont mises en ligne par les enseignants. Elles permettront aux élèves de se porter candidats auprès des classes prépa, des BTS, de la plupart des IUT et des écoles d’ingénieurs recrutant après le bac. Echappent encore à ce système « les Sciences-Po, les écoles privées hors contrat avec l’Education nationale et les formations paramédicales », nuance Thierry Revelen, responsable du service d’information et d’orientation de l’académie de Grenoble. 

Conséquence positive : les lycéens doivent former un projet d’études dès le début de l’année. Pour s’y préparer dès la classe de Première, ils auront un entretien sur ce thème avec leur professeur principal. Et en Terminale, chacun recevra un avis d’orientation au cours du conseil de classe du deuxième trimestre. « Il s’agit de donner une appréciation sur le type de filière le plus approprié pour chacun : études courtes, université, classes préparatoires », précise le ministère.

Outre un gain de temps et d’énergie évident, le portail unique permet aux lycéens de formuler un plus grand nombre de voeux. Jusque-là, les établissements donnaient priorité aux élèves en les plaçant en première position. D’où des choix cornéliens. Désormais, les établissements n’ont plus connaissance de l’ordre des voeux et doivent tous donner leurs réponses au même moment. Résultat, les bacheliers pourront enfin prendre leur décision finale sereinement, en connaissant toutes les réponses.

Mais l’accompagnement du portail unique varie beaucoup selon les régions. Certaines académies sont déjà mobilisées depuis plusieurs années. Elles organisent à la fois des sessions d’information, de sensibilisation pour les chefs d’établissement et les professeurs principaux, la venue de profs de fac dans les lycées « mais aussi d’étudiants, comme le réclamaient de nombreux jeunes », explique Philippe Guittet, chef du service d’information et d’orientation de l’académie de Lyon. A Grenoble, une commission veille même à la réorientation d’étudiants de première année en difficulté. Mais dans d’autres régions, on en est encore aux balbutiements. Pour en savoir plus : http: //www.admission-postbac.org. Attention, recensement des voeux jusqu’au 25 mars, et hiérarchie des voeux à décider avant le 31 mai.

Des conseils avant d’entrer à la fac
Tout lycéen peut, s’il le souhaite, solliciter sur le portail de l’université de son choix un avis écrit sur ses chances de réussite dans telle ou telle filière. C’est ce qu’on appelle l’« orientation active ». Objectif : prévenir l’échec, véritable plaie des premières années d’université. L’an passé, une soixantaine d’universités ont répondu à l’appel du ministère de l’Education nationale et mis en place ce nouveau dispositif. Cette année, il sera étendu à toutes les facs. L’avis sera donné aux élèves à partir de l’examen de leur dossier scolaire de première et de terminale. Au besoin, ils seront reçus personnellement et conseillés pour se réorienter. Il s’agit d’éviter les erreurs d’aiguillage, tellement génératrices d’échecs ! Et aussi de redorer le blason de l’université. Celle-ci ne doit plus apparaître comme un choix « faute de mieux ».

Mais le message a du mal à passer. On accuse l’orientation active d’être une sélection masquée et, en 2007, seuls 13% des élèves de terminale en ont fait la demande, selon un rapport confidentiel révélé par l’Agence Europe-Education-Formation. Parmi les utilisateurs, on trouvait surtout les premiers de la classe, plutôt que les bacheliers plus « faibles » à qui la mesure était destinée en priorité. Ainsi, à l’université Paris-XII, on n’a recensé qu’une centaine de dossiers et aucun bachelier n’a souhaité être reçu. « Sans doute par peur d’un refus d’inscription », estime Simone Bonnafous, présidente de l’université. Cette année, Paris-XII proposera un « chat » en ligne pour amadouer les timides.

Chaque fac accommode le dispositif à sa guise. Ainsi, Paris-III refuse, elle, de motiver un avis au vu du dossier scolaire mais propose aux lycéens un portail ludique et instructif, avec notamment un test simple et amusant pour savoir s’ils ont « le profil fac », et des conseils pour mieux se préparer.

Les prépas et les filières courtes se démocratisent
Nouveauté qui devrait faire sensation : pour faire tomber les castes et démocratiser enfin les classes prépa, tous les lycées, prestigieux ou non, devraient y présenter la candidature d’au moins 5% de leurs meilleurs élèves, ceux-ci y étant admis de plein droit. Quant aux filières courtes, souvent trustées par les bacs généraux, elles devront accueillir de plein droit les bacheliers technologiques ayant décroché une mention « bien » ou « très bien ». En BTS (brevet de technicien supérieur) pour les bacheliers professionnels et en DUT (diplôme universitaire de technologie) pour les technologiques. « Mais, déjà par le passé, si les titulaires de mention se portaient candidats, ils étaient pris le plus souvent », nuance Philippe Pierret, président de l’Adiut (Association des Directeurs d’IUT). Enfin, une enveloppe supplémentaire de 5 millions d’euros a été prévue pour distribuer des incitations financières aux IUT qui ouvriront plus largement leurs portes aux bacs techno. Mais « bien sûr, les jurys restent souverains dans leurs choix », précise Philippe Pierret. Le but est d’accroître les chances de réussite des bacs techno mais aussi de remplir les filières : « Chaque année, il reste des places vides dans des spécialités offrant pourtant d’excellentes perspectives d’emploi parce que trop de jurys pèchent par élitisme », déplore un responsable d’IUT.

Des facs aux petits soins
L’objectif du plan « Réussite en licence », c’est que la fac ne soit plus cet univers anonyme et peu sécurisant où des étudiants livrés à eux-mêmes échouent en grand nombre. Désormais mieux préparés au contenu des études, « ils devraient pour la plupart bénéficier d’un véritable accueil dès les premiers jours, assuré notamment par des étudiants tuteurs de troisième ou quatrième année », explique Simone Bonnafous. Fini également certaines licences un peu trop allégées : « Désormais, toutes devront comprendre un minimum de vingt heures de cours par semaine, selon les préconisations du ministère. » Enfin, une décision devrait favoriser le succès des étudiants : les crédits alloués aux établissements seront désormais liés à leur capacité à faire réussir les étudiants et à les mener vers l’emploi, chiffres à l’appui. Cette obligation de résultat constitue une vraie révolution. Jusqu’ici, pour les crédits, seul comptait le nombre d’inscrits, quand bien même certains ne mettaient jamais les pieds dans un amphi...
Source : Le Nouvel Observateur - Crédit photo : etudiantsdedroite66
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